
Le déclenchement de convenance peut être demandé à partir de la fin de la 39ème semaine d’aménorrhée et sous réserve que le col soit favorable, c’est-à-dire ramolli et un peu ouvert. Vous me direz, mais quel est l’intérêt d’être déclenchée sans raison médicale alors qu’on ne cesse de prôner l’accouchement naturel ?
Pour mon premier enfant, j’ai accouché de manière naturelle et cela a été un véritable désastre. Après une erreur médicale de la part de la sage-femme, le gynécologue n’a pu me proposer que deux solutions pour sauver mon bébé, une extraction manuelle ou une césarienne sans péridurale. Dans ces moments d’urgence, on n’a malheureusement pas le temps de la réflexion et surtout on n’est nullement préparé à vivre ces complications. J’ai opté pour la première solution, soit un déchirement intégral du périnée, qui me vaudra deux interventions chirurgicales et un traumatisme post-natal les mois suivants la naissance de mon fils. Au-delà de la douleur physique ressentie ce jour-là, la peur de perdre mon enfant n’a cessé de me coller à la peau.
J’ai toujours désiré avoir une grande famille, 3 ou 5 enfants, mais après mon premier accouchement, les gynécologues me préconisaient une césarienne pour une nouvelle grossesse. Bien que je n’ai rien contre, ce n’est pas la manière dont je m’imaginais mettre mes enfants au monde. Un peu perdue, j’ai consulté une nouvelle sage-femme, une femme exceptionnelle qui a su m’écouter, me guider et qui m’a permis de rencontrer une nouvelle gynécologue prête à m’aider à vivre un accouchement naturel. C’est ainsi que pour ma seconde grossesse, j’ai choisi l’accouchement de convenance. Avec un accouchement programmé, je me sentais bien plus sereine pour gérer mon aîné et rencontrer mon petit bout. Finalement, l’accouchement de convenance deviendra un accouchement déclenché pour thrombopénie (une baisse des plaquettes en dessous de 100 000 qui peut mener à des hémorragies dans certains cas). Même s’il a été plutôt long, mon accouchement s’est bien déroulé et j’ai pu accueillir mon petit prince dans de bonnes conditions. Je ne remercierai jamais assez ma sage-femme et ma gynécologue pour leur patience, leur professionnalisme, leur empathie. Sans elles, je n’aurai eu qu’un seul enfant. Au-delà d’un accouchement qui s’est bien déroulé, elles ont su, chacune à leur manière, me redonner confiance en moi et cela n’a pas de prix.
En décembre dernier, lorsque mon test de grossesse laissa apparaître deux barres, c’est tout naturellement que je me suis projetée sur un scénario identique pour cette dernière grossesse. Un accouchement déclenché pour convenance pour plus de simplicité, pour une question d’organisation avec mes deux aînés et mon mari, pour une prise de risque médicale moindre selon moi. L’accouchement me fait peur et connaître l’équipe médicale qui sera présente ce jour-là me rassure. Tout au long de ma grossesse, mes plaquettes variant régulièrement, il y avait une forte probabilité que l’accouchement soit à nouveau déclenché pour raison médicale.
Dernier mois, dernière ligne droite, je suis sereine à l’idée de ce projet de naissance, mais rien ne se passera comme prévu. De manière inattendue mais positive, mes plaquettes restent dans la norme et le déclenchement n’aura pas lieu. Deux solutions se présentent alors à moi, le « vrai » déclenchement de convenance ou patientez pour un accouchement naturel avec le risque de ne pas avoir ma gynécologue le jour J. C’est un choix difficile pour moi parce que dans les deux cas, si l’accouchement venait à mal se terminer, je sais que je culpabiliserai en pensant ne pas avoir pris la bonne décision. Donner la vie est une grande aventure, c’est aussi de grandes responsabilités auxquelles on n’est pas toujours préparé autant que ce qu’on le voudrait. J’ai choisi de renoncer à l’accouchement de convenance et d’accoucher naturellement avec le risque de ne pas connaître l’équipe médicale qui me prendrai en charge. Le travail se mettra en route tout seul mais après plusieurs heures de contractions, un col fermé, il me faudra finalement un petit coup de pouce et déclencher l’accouchement par perfusion pour découvrir notre dernier petit prince. Cet accouchement sera réparateur, et si je peux en retenir une leçon, c’est d’écouter son corps et se fier à son intuition. C’est votre aventure, c’est votre grossesse, c’est votre enfant, c’est votre corps qui va bientôt donner la vie, faites-vous confiance et profitez de chaque instant.
Je vous souhaite un accouchement le plus serein possible.
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